Quoi de mieux qu’un réveil en fanfare quand on s’est couché super tard après avoir ingurgité une quantité d’alcool tout sauf négligeable ?.. Sans déconner, j’ai l’impression que ma tête a touché l’oreiller il y a vingt minutes même pas lorsque cette foutue alarme se met à beugler… Je bondi de mon lit le cœur complètement affolé et plaque mes mains sur mes oreilles. « Aaaaaaargh » Inutile de vous dire que j’ai l’impression que mes tympans me supplient de les crever…

Une fois arrivée dehors je suis mes chers voisins les yeux à moitié fermés et la gueule encore enfarinée. Des tentes de fortunes ont été installées et mon petit doigt me dit que les pompiers ne se seraient pas donné tant de mal si ce bordel ne risquait pas de durer des heures... J’entends un gars expliquer à une petite brune que tout ce bazar est en fait dû à une fuite de gaz. Exaspérée et encore plus mal lunée que d’habitude à cause de la fatigue et de l’alcool que je n’ai pas eu le temps de cuver, je soupire d’une manière exagérément sonore avant de déclarer : « Encore un suicidaire qui a décidé de faire chier son monde jusqu’au bout, c’est ça ? Se passer une corde autour du cou ou se jeter d’un pont c’était trop propre pour lui, il a fallu qu’il se foute la tête dans le four au risque de faire sauter toute la rue ! La connerie des gens n’a vraiment aucune limite, j’vous jure … » Le pompier me dévisage, visiblement surpris par mes paroles, mais il choisit de m’ignorer et conduit la miss sous une des tentes. La p’tite jeune file s’asseoir sur banc et dégaine d’emblée son téléphone, ce qui me fait comprendre l’immensité de mon erreur : je suis descendue de chez moi sans rien ! SANS RIEN ! Mes coloc’ ne dormaient pas à la maison ce soir ce qui fait qu’en plus je suis toute seule ! TOUTE SEULE ET SANS RIEN ! Oh merde. Merde, merde, merde. Et tous ces voisins que j’ai toujours fait de mon mieux pour éviter, voilà t-y pas qu’ils sont partout autour de moi et que fatalement il y en a bien quelques-uns qui vont tenter de me faire la causette. J’en viendrai presque à regretter que l’autre con n’ait pas réussi à faire sauter tout le quartier… Désespérée et encore toute vaseuse, je fini par déclarer comme ça dans le vent, sans m’adresser à quelqu’un en particulier et avec une voix toute roque : « Je pourrai tuer pour un café »

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