Cool kids don't die

Âge : 20 ans. Date et lieu de naissance : 21 juin 1995, à Thunder Bay Origine(s) et nationalité : 100 % Canadien, made in Thunder Bay Occupation(s) : Cherche un nouveau job depuis qu'il s'est fait bêtement virer de la boutique de disque où il travaillait comme vendeur. Situation financière : Précaire.  Situation amoureuse : Assez confuse, il ne sait pas trop où il en est de ce côté-là. A Thunder Bay depuis... : Deux ans, mais il est né à Thunder Bay, et quoi qu'il fasse, le destin semble toujours le pousser à y revenir. Etat d'esprit par rapport à l'annonce de la fin du monde : La fin du monde, il s'en fiche complètement. D'ailleurs, tiens, il n'y croit même pas. Du moins, c'est ce qu'il raconte à qui veut bien l'entendre, parce qu'au fond, cette histoire de météorite, ça ne l'amuse pas du tout. Il se trouve un peu trop jeune pour mourir et espère très, très fort que tout ça n'est qu'une grosse plaisanterie. Et si ce n'est pas le cas, eh bien... en un an, quelqu'un va bien réussir à trouver une solution, pas vrai ? Traits de caractère : Tommy, c'est ce gars qui sourie en permanence, sort connerie sur connerie et serait capable de plaisanter avec la mort elle-même. Mais au fond, faire le clown, c'est juste sa façon à lui de se protéger, de ne pas montrer ses faiblesses. Parce qu'en réalité, sous ses airs de gamin facétieux et insouciant, Tommy est quelqu'un de très sensible et qui se blesse facilement même s'il fait tout pour ne pas le montrer. Il a également un côté altruiste qui le pousse à aider les autres quelles que soient les conséquences pour lui... avant de s'en mordre les doigts et de se traiter d'idiot sentimental. Autre chose à savoir sur lui, il a une imagination incroyable... et un talent hors du commun pour vous faire avaler les histoires qu'il invente, si invraisemblables soient-elles.

(01) Quand il était petit, il y avait cette animatrice au foyer qui n'arrêtait pas de lui passer la main dans les cheveux en l'appelant 'mon chaton'. Allez savoir pourquoi, ça avait le don de l'agacer, et maintenant, personne ne peut toucher à ses cheveux sans courir un grave danger... bon, peut-être pas un danger de mort, mais quand même. C'est forbidden. (02) Il n'a jamais touché à la drogue et n'en a pas l'intention. Voir l'effet que ça avait sur certains de ses meilleurs amis lui a suffi. (03) Il a toute une panoplie de sourires et de grimaces exprimant des émotions diverses et variées, mais il les utilisent uniquement pour faire le pitre. Ce qu'il ressent réellement se lit rarement sur son visage. (04) Il adore les animaux, surtout les rongeurs. Au début, il voulait avoir un cochon d'Inde, mais c'est fragile ces petites bêtes-là, et puis il faut les garder en cage, alors c'est pas marrant. Il voulait un écureuil, mais paraît-il que c'est impossible à apprivoiser, et puis c'est pas très discret quand même avec cette grande queue en panache. Il voulait une souris, c'est mignon les souris, mais il s'est trompé dans le magasin. Maintenant, il a un rat brun portant le doux nom de Fulbert. Donc si vous voyez un truc poilu dépasser de sa capuche, vous inquiétez pas, c'est normal. Ah, et surtout, n'essayez pas de le caresser : il mord. Du moins, d'après son propriétaire. (05) Tommy a une peur bleue des serpents. C'est simple, s'il en voit un, il panique. D'ailleurs, c'est peut-être pour ça qu'il ressent une telle sympathie pour les rongeurs... parce qu'ils ont un ennemi commun. (06) Il ne peut pas s'empêcher de jouer les petits malins en toute circonstance. C'est plus fort que lui. Une fois, il s'est surpris à lancer une vanne à un gars beaucoup plus grand et costaud de lui, passablement agacé, et qui aurait été ravi de lui mettre un peu de plomb dans la tête... au sens propre du terme. Heureusement, le type en question n'était pas très fin lui non plus, et il n'a pas compris que Tommy se foutait de sa gueule. Au contraire, il a cru qu'il le complimentait, et le pauvre Tommy se souviendra toute sa vie de la tape amicale que lui a donné le gars. (07) Pourtant, le lendemain, il racontait à qui voulait l'entendre une version modifiée par ses soins de l'histoire où il échappait héroïquement et de justesse à une mort affreuse. (08) Tommy est sans doute le plus grand baratineur de la planète, mais s'il vous donne sa parole, en règle générale, il la tient. Je dis bien : en règle générale. (09) Il a toujours été un élève assez médiocre à l'école, probablement parce qu'il passait la plus grande partie des cours à faire l'idiot pour amuser les autres. Le fait qu'il change régulièrement d'école/collège/lycée a dû jouer un peu aussi. (10) Tommy fait partie des rares personnes sur Terre à avoir la chance d'être ambidextre, ce qui lui permet de tenir sa fourchette d'une main et de tourner les pages d'un bouquin de l'autre, par exemple. Certes, tout le monde peut faire ça, mais tout le monde ne peut pas le faire avec la même facilité. Que voulez-vous, personne n'est parfait. (11) Enfin, personne, sauf Tommy.

Partie 1 (1995 - 2013)
Young, wild and free ∞ Emily Pratchett n'avait que dix-sept ans lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était enceinte de plusieurs semaines. Elle ne voulait pas avorter, mais il était inenvisageable qu'elle garde l'enfant. Elle était trop jeune, elle n'avait pas les moyens, ni le courage de s'occuper de lui... Alors elle prit la décision la plus difficile de sa vie : elle choisir de l’abandonner. En guise de cadeau d'adieu, elle lui laissa un prénom : Tommy, et un nom, le sien : Pratchett. C'est comme ça que notre histoire commence.

La famille qui adopta Tommy n'était pas vraiment une famille comme les autres. En effet, ses parents adoptifs étaient de fervents partisans d'une forme d'éducation peu répandue : le unschooling. Pour faire court, leur avis était que l'être humain était curieux de nature et n'avait pas besoin de l'école ou de qui que ce soit d'autre pour apprendre. Au contraire, ils étaient persuadés que l'école tuait la créativité en forçant les enfants à assimiler des notions qu'ils n'étaient pas forcément prêts à aborder, ou, au contraire, en ne leur permettant pas d'apprendre des choses jugées trop compliquées pour eux.

Peut-être avaient-ils raison, peut-être avaient-ils tort. Toujours est-il qu'à six ans et demi, Tommy n'avait jamais mis les pieds à l'école, et il ne s'en portait pas plus mal. En fait, il était sans doute bien plus heureux que la plupart des enfants de cet âge. Curieux, sensible, plein de vie et toujours prêt à aider ceux qui l'entouraient, c'était l'enfant que tout le monde souhaite avoir, et ses parents adoptifs n'en étaient que plus convaincus des bienfaits de leurs méthodes.

Mais ils étaient bien les seuls à voir les choses sous cet angle, et au bout d'un an environ, après plusieurs avertissements qui furent royalement ignorés, les services sociaux leur retirèrent la garde de Tommy. Des années plus tard, de retour à Thunder Bay, il chercherait à retrouver ceux qui avaient été sa première famille, sans succès. Malgré tout, les années passés avec eux resteraient gravées dans sa mémoire comme les plus heureuses de sa vie, et il ne pourrait y repenser sans une pointe de nostalgie. C'est sans doute en partie cette enfance affranchie de contraintes, semblable à de longues vacances, qui fit de lui ce qu'il est aujourd'hui.

Mais revenons à notre histoire. Tommy était donc à nouveau seul, mais cette fois, c'était beaucoup plus compliqué. Il n'est pas aussi facile de trouver une famille à un nouveau-né qu'à un garçon de sept ans et demi, surtout quand celui-ci refuse d'appeler qui que ce soit papa ou maman et réclame perpétuellement ses 'vrais' parents. Tommy passa donc le reste de son enfance à être ballotté de famille en famille, avec parfois un passage par un orphelinat ou un foyer d'accueil pour enfants abandonnés. Ce n'était pas vraiment agréable pour lui, et c'est pendant cette période qu'il apprit à ne jamais montrer ce qu'il ressentait et qu'il devint le menteur invétéré que nous connaissons.

Cela ne l'aidait pas non plus à suivre à l'école, bien que le fait qu'il préfère envoyer des avions en papier ou faire des grimaces pour amuser ses camarades plutôt que d'écouter en cours n'arrangea rien. Tommy ne tarda pas à décrocher totalement. Mais il s'en fichait et affirmait que de toute façon, l'école, ça n'était pas fait pour lui. Toutes ces règles et ces interdictions qui ne demandaient qu'à être enfreintes...

Insouciant, joyeux, trop peut-être, Tommy était sans cesse fourré dans toutes sortes d'ennuis, et si un coup foireux se préparait, vous pouviez être sûr qu'il était impliqué - quand ce n'était pas lui qui avait eu l'idée au départ. Mais s'il le rendait populaire auprès des autres enfants, ce comportement plaisait nettement aux adultes responsables de lui et lui valut même quelques fois de se faire renvoyer d'établissements un peu plus strictes que les autres. Là encore, le garçon ne semblait pas s'en soucier le moins du monde ; toujours souriant, toujours de bonne humeur, il paraissait ne pas connaître le sens du mot "sérieux" et passait son temps à raconter des salades. C'était un vrai aimant à problèmes, mais il finissait toujours par s'en sortir d'une façon ou d'une autre, et en sa compagnie, on ne s'ennuyait jamais. Sa vie semblait n'être qu'un enchaînement de conneries en tous genres.

Mais tout cela ne pouvait pas durer éternellement.


Partie 2 (2013 - 2015)
Just keep smiling ∞ Un jour, Tommy eut dix-huit ans. Début de l'âge adulte, fin de la rigolade. Car si majorité rime avec liberté, elle rime aussi avec responsabilité. Un mot que Tommy avait depuis longtemps supprimé de son vocabulaire...

Sa première décision en tant qu'adulte fut de retourner à Thunder Bay. Si ses nombreux changements d'adresse l'avaient parfois éloignés de la ville où il était né, il y avait tout de même passé une bonne partie de son enfance, et il se sentait plus chez lui dans la moindre ruelle de cette ville que n'importe où ailleurs. N'empêche qu'il avait beau s'y sentir chez lui, il préférait ne pas y dormir, dans les rues. Alors, comme il était complètement fauché, il se mit à squatter chez des amis ou même des connaissances : deux jours chez untel, trois chez un autre... Tout plutôt que de devoir passer la nuit dehors. Et ne dit on pas qu'un sourire vous ouvre toutes les portes ? Un sourire, Tommy, il en avait un scotché sur le visage en permanence.

Les jours, les semaines, les mois passaient, les petits boulots plus pourris les uns que les autres se succédèrent sans que sa situation ne s'améliore d'un iota, et Tommy garda le sourire. Miraculeusement. Comme s'il ne s'inquiétait pas le moins du monde de savoir s'il lui restait assez d'argent pour manger ce jour-là, ou bien où il allait bien pouvoir dormir. Les gens le prenaient pour un imbécile heureux. Et pourtant, s'ils avaient su ! Mais comment auraient-ils pu savoir ? Il est presque impossible de deviner ce qui se passe dans la tête de Tommy. Autant essayer de voir le visage du clown derrière son maquillage.

Parce qu'en réalité, derrière tous ces sourires et cette apparente joie de vivre, il y a un petit garçon perdu, ébranlé, dépassé par la tournure désastreuse qu'a pris sa vie en l'espace de quelques mois. Où est passé l'époque heureuse où il ne se souciait que d'une chose : s'amuser, et où le reste n'avait aucune importance ? Personne ne l'a prévenu que c'était si difficile, d'être adulte. Ou plutôt, si, mais il n'a pas écouté. Et il est un peu tard maintenant pour demander de l'aide.

Alors il se contente de faire ce qu'il sait le mieux faire : sourire, et mentir. Aux autres, d'abord, en leur faisant croire que pour lui tout va bien dans le meilleur des mondes et qu'il est parfaitement heureux, aussi heureux qu'il est possible de l'être quand on a vingt ans et pas un sou en poche. Et à lui, ensuite, en essayant de se convaincre que c'est effectivement la vérité. Avec un peu de chance, s'il y croit assez fort, peut-être que ça finira par le devenir...