Sometimes the only way to stay sane is to go a little crazy.

Basically, what we have here is a dreamer. Somebody out of touch with reality : when she jumped, she probably thought she'd fly...

Âge : 23 ans. Date et lieu de naissance : Le 17 juin 1992 à Juneau, Alaska. Origine(s) et nationalité : Double nationalité canadienne et américaine. Occupation(s) : Illusionniste et artiste de rue, j’attire les passants à l’aide de grands discours pour ensuite les amuser avec mes tours. C’est chouette, ça me plait. Certes, je suis à mille lieux de crouler sous les billets, mais voir les adultes faire de grands yeux étonnés et entendre les enfants s’esclaffer me console largement. Lorsque l’argent se met à vraiment manquer, j’avoue qu’il m'arrive parfois de mettre à profit ma dextérité et mes tours de passe-passe pour subtiliser quelques portefeuilles parmi la foule anonyme. Inutile de vous dire que ce n'est pas quelque chose qui me rend particulièrement fière... Situation financière : Oscille entre pourrie et vraiment pourrie. Situation amoureuse : A force de faire celle qui n'aime pas les étiquettes, je suis juste incapable de répondre cette question... A Thunder Bay depuis... : 2 ans. Etat d'esprit par rapport à l'annonce de la fin du monde : ici. Traits de caractère : Insouciante (voire inconsciente), faussement indépendante et gravement sujette au déni. Vive, habile et volontaire. Expansive, généreuse et enthousiaste. Pleine de tocs, affabulatrice et un peu plus agitée que la normale.

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Je crois que je n’ai pas tout compris. En fait, je n’ai peut-être pas vraiment écouté. Parce qu’au fond je n’ai pas envie de savoir. C’est une vilaine histoire, c’est tout ce que j’ai retenu. Une histoire dans laquelle une vilaine chose fait de vilains trucs quelque part, là-haut. Quelque part dans mon cerveau.
C’est une histoire qui craint.

Il a suffi d’un mot pour que je décroche, quatre syllabes pour que je panique, neuf lettres pour que je m’échappe et que je parte me réfugier ailleurs, en pensées. Il a suffi d’un mot. « Incurable ». C’est bête un mot, c’est con un mot. Et pourtant, celui-ci a réussi à me foutre ko. « Incurable ». Parfois ça change tout un mot, ça accélère le monde, ça vous donne le vertige. « Incurable ». Je me pensais forte, je me croyais saine, je me voyais vivre, mais en fait non. C'est con. « Incurable ». Je le sens qui me brise, ce mot. « In – cu – ra – ble ». Entendez-vous ? C’est le bruit de ma vie qu’on raccourcie, le son de ma jeunesse qu’on ampute. « Incurable ». C’est affreux, c’est horrible. Alors pourquoi est-ce que je ne sens rien ? Je devrais avoir mal, non ? « Incurable ». Je n’ai pas la force, je n’ai pas le courage. « Incurable ». Je n'y arriverais pas, je n'encaisserais pas ça. « Incurable ». Savoir que tout est perdu d’avance, se dire que le moindre espoir est déjà mort et attendre patiemment que l’histoire se termine. « Incurable ». Provoquer les larmes de ma mère, la rendre malheureuse, la révolter, la voir en vouloir au monde entier, l'entendre se blâmer pour cette chose qui n'a pas de cause. « Incurable ». Non, je ne peux pas. Je ne veux pas.
Alors je ferme les yeux très fort, un peu comme une enfant qui cherche à éloigner les monstres qui la hantent. Je ferme les yeux, je me concentre et puis, pouf ! J’efface, je recommence… Je n’ai pas besoin de savoir pour le moment. Personne n'a besoin de savoir, en fait. Alors j’oublie volontairement ce souvenir gênant. C’est mieux comme ça. C’est mieux pour moi, pour nous. Enfin je crois… Ai-je vraiment le choix ?

uc.