Emploi : Étudiant en droit Age : 26 ans Situation : En deuil pathologique d'une séparation douloureuse, il a retrouvé l'amour sans se douter qu'une surprise l'attend dans le détour
Sujet: Mon petit chien, un coeur qui bat à mes pieds [Mads] Jeu 2 Mar - 2:32
Mads & Oscar Dog fur is just part of the decor in this house (Septembre)
Je
me fait régulièrement l'excuse que je sors pour promener Lucky. C'est surtout pour éviter d'avouer que j'aime bien marcher. Je prends le chien sous un bras, sa laisse dans ma poche arrière de jean, parce que je sais pertinemment que je ne l'utiliserai pas. Ce chien est un petit prince. Il ne daignerait point poser ses délicates pattes royales sur la saleté bitumineuse de la création humaine. Du coup je le porte, et ça m'est bien égal. Aux regards qu'on me jette parfois, je ne réponds que d'un haussement d'épaules et d'un « Vous avez vu sa taille ? Deux pas et il est épuisé » Bon, c'est pas vrai. Lucky se ficherait bien de la surface sur laquelle il poserait pattes. C'est juste mon côté papa poule qui le trouve plus en sécurité au creux de mes bras, plutôt qu'à la portée d'un tas d'inconnus qui pourraient si facilement l'écraser, petit et discret comme il est. Donc, je promène Lucky. Dans mes bras. Sur la place principale.
Il ne faut que quelques secondes pour que le moment soit ruiné. Tout allait si bien, lui et moi main dans la patte, et puis mon corps en a décidé autrement. À peine une ou deux bouffées de chaleur et c'est le noir total. Jme sens même pas tomber, je ne le sens jamais venir. On pourrait pourtant croire qu'après tout ce temps à faire des malaises du genre, j'aurais appris à les prévenir, mais ça m'est impossible. Tout flanche d'un seul coup et mon corps heurte le sol, inerte. Immédiatement, la petite boule de poils éjectée de mes bras revient à mes côtés dans sa panique de mon état. Sa langue trouve mon visage pour un French Kiss plus humide encore que celui échangé avec Camille en CM2 (le prénom c'est un hasard, juré ... :3). Rien à y faire, sous mon absence de réaction, quelques passants commencent à remarquer le corps étendu en travers du chemin. L'un d'eux s'arrête, portable à la main, sans doute pour appeler les secours, qui ne se font pas trop tarder. Bien que j'aie commencé à reprendre conscience, ma tête tourne lorsque je tente de me redresser et l'on me force à me rallonger. Un faible grognement m'échappe, mais c'est trop tard, on me soulève et me déplace, et je vois à peine le petit arrière-train de mon chien se poser contre le béton du trottoir alors qu'il me regarde, démuni, avant que les portes de l'ambulance ne se referment, bloquant ma vue.